Le canton de Vaud, paradis immobilier des étrangers fortunés

VAUD. Les riches étrangers taxés au forfait ne sont pas arrivés en Suisse uniquement pour des raisons fiscales. Le marché de l'immobilier de luxe ne connaît pas la crise sur les bords du Léman.
Le Temps, Samuel Russier, Samedi 13 janvier 2007

«Participez à l'histoire et au plaisir dans un décor splendide. Par son emplacement enchanteur surplombant le lac Léman, ce château du XVIIIe siècle offre des vues panoramiques sur le lac et les Alpes, à vous couper le souffle. Le domaine s'étend sur plus de 20 hectares de terrain en pente douce planté de vieux arbres centenaires, de bois, de jardins français et de fontaines historiques. Cette extraordinaire propriété est à seulement une heure de Genève...» Ces 30 pièces, situées sur les hauteurs de Saint-Légier, vous en coûteront tout de même 25 millions, selon le catalogue en ligne de l'agence de Rham-Sotheby's.

Ce qui ne l'empêchera pas de trouver preneur. Car les rives du lac Léman sont prises d'assaut par les riches étrangers désireux de passer leur retraite en Suisse. Et leur venue n'est pas seulement motivée par les forfaits fiscaux offerts par les cantons suisses.

Le canton de Vaud comptabilise 1120 contribuables étrangers taxés au forfait, soit 30% du total de tout le pays. Les très grosses fortunes mondiales, de Michael Schumacher (Gland) à Phil Collins (Féchy) en passant par Shania Twain (Corseaux), ne cherchent pas seulement la magnanimité de l'administration vaudoise des impôts. Au hit-parade des raisons de déménager, la fiscalité n'arrive qu'en cinquième position, assure le conseiller d'Etat Pascal Broulis. Après la sécurité, le système de formation, la qualité de vie et l'équilibre politique. Et aussi la situation de l'immobilier de luxe, qui ne connaît pas, lui, la saturation.

De quoi expliquer sans doute l'arrivée des riches du monde en Suisse. Mais pourquoi précisément sur les rives vaudoises du Léman? Parce qu'il y a de la place. «Lorsqu'un riche étranger décide de s'installer en Suisse et qu'il doit choisir où déménager, Genève part mal, explique François Micheloud, qui dirige un cabinet de conseil aux candidats fortunés à l'immigration dans la région. D'abord parce que le territoire du canton est tout petit. Et ensuite parce que, dans les endroits vraiment désirables, entre Cologny et Vandœuvres, les prix de l'immobilier sont délirants. Pour la moitié, vous pouvez avoir une maison à Montreux avec une vue magnifique sur les montagnes...»

«Lorsque nos clients désirent venir en Suisse, ils sont presque tous focalisés sur Genève, confirme Philippe Cardis, directeur de de Rham - Sotheby's International Realty, qui propose les plus belles propriétés aux clients du monde entier. Mais ils découvrent vite que Montreux est à seulement une heure de Cointrin...» Et la région regorge de villas entre 5 et 30 millions de francs.

Autre avantage concurrentiel du canton de Vaud: sa ruralité. Car les riches étrangers cherchent peu la vie en ville. «Ils sont souvent habitués aux grandes métropoles européennes, explique François Micheloud. Pour eux, nos villes n'en sont pas vraiment. Ils ne trouvent donc aucun intérêt à y vivre et choisissent plutôt la campagne.»

Sans surprise, les régions les plus cotées vont de la Terre-Sainte à la région de Villars-sur-Ollon, en passant par La Côte et la Riviera. Même les environs de Lausanne tirent leur épingle du jeu: «Pour les Français, Lausanne est une sorte de province idéale.» Les émigrés de l'Hexagone choisissent donc souvent de s'installer dans les banlieues huppées de l'Est lausannois.

Ils sont en revanche assez peu à choisir de construire une villa, pour éviter d'ajouter au déménagement les joies administratives pour obtenir un permis de construire. A moins de prendre un peu plus de temps, par exemple en vivant quelques mois en louant un meublé, ou une villa en Terre-Sainte, dont les prix peuvent atteindre 25000 francs par mois.

Tous les étrangers ne cherchent d'ailleurs pas le même type de villa, explique François Micheloud: l'Américain ne jure que par les immenses surfaces habitables, l'Anglais et le Français par des jardins de plusieurs hectares, les immigrés de l'Est demandent du neuf, alors que les Français cherchent les manoirs ou les maisons de maître auxquels ils sont habitués dans l'Hexagone.

Les appartements de luxe sont également très prisés, notamment en PPE. «Les jeunes retraités veulent profiter de la centralité de la Suisse pour voyager dans toute l'Europe, explique François Micheloud. Ils ne veulent pas gérer les problèmes de jardin ou de toiture.»


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